Rémunération dirigeant d’entreprise : le guide complet

complexes – que celle de sa propre rémunération. Faut-il se verser un salaire régulier ou plutôt puiser dans les bénéfices ? Quelle option est la plus avantageuse sur le plan fiscal ? Et surtout, comment expliquer ses choix à ses investisseurs ?

D'après les recherches récentes de Kruze Consulting, un dirigeant de startup gagne en moyenne 161 000 $ par an en 2025. Mais attention aux moyennes trompeuses : certains fondateurs en phase de démarrage vivent avec zéro euro de salaire, pendant que d'autres empochent plus de 240 000 $ annuels. Votre rémunération ? Elle dépend entièrement de votre trésorerie disponible, de votre structure juridique, de votre régime fiscal et - soyons honnêtes - de vos factures personnelles.

Chez Deel, nous travaillons quotidiennement avec des milliers de dirigeants partout dans le monde. Des solopreneurs aux fondateurs de licornes financées par des fonds prestigieux, tous partagent le même défi : se payer correctement tout en respectant les règles. Notre solution de paie intégrée pour startups élimine les casse-têtes administratifs - calculs fiscaux, déclarations obligatoires, virements sécurisés - pour que vous puissiez vous concentrer sur l'essentiel : faire grandir votre boîte.

Ce guide pratique vous aide à y voir clair parmi tous ces paramètres et à trancher en connaissance de cause.

Découvrez aussi comment automatiser votre flux de travail RH en 2025.

5 façons concrètes de vous rémunérer en tant que dirigeant

Équilibrer capital disponible et rémunération équitable, voilà bien le grand écart permanent de tout fondateur. Heureusement, vous n'êtes pas condamné à une seule approche. Voici cinq méthodes éprouvées, chacune avec ses avantages selon votre situation.

1. Se verser un salaire

Se verser un salaire signifie percevoir une rémunération régulière de la part de votre propre entreprise, en contrepartie du rôle que vous y jouez au quotidien. Ce salaire entre dans le cadre de la gestion de la paie de votre startup, et il est soumis aux obligations fiscales et légales en vigueur.

Bon à savoir : si vous envisagez de vous verser un salaire tout en constituant une équipe distribuée à l’international, Deel peut vous simplifier la tâche. La plateforme prend en charge les paiements transfrontaliers et la conformité, le tout depuis un seul et même espace.

Voici les raisons pour lesquelles il est pertinent de vous attribuer un salaire dès à présent :

• Besoins financiers personnels : se verser un salaire permet d’assurer sa stabilité financière personnelle et de faire face à des dépenses courantes telles que le loyer, le remboursement d’un prêt étudiant ou la constitution d’une épargne.
• Rémunération équitable : les fondateurs investissent énormément de temps, d’énergie et de compétences dans leur projet. Un salaire vous garantit une juste reconnaissance de votre engagement et de votre contribution.
• Professionnalisme et crédibilité : le fait de percevoir un salaire donne une dimension professionnelle à votre rôle de fondateur. Cela envoie un signal fort à vos employés, investisseurs, partenaires ou clients : vous prenez votre entreprise au sérieux, ce qui est d’autant plus crucial en phase de démarrage.

À noter : si vous optez pour un salaire, vous devrez vous acquitter de l’impôt sur le revenu comme n’importe quel salarié. En parallèle, votre entreprise devra également verser les cotisations sociales qui s’appliquent à ce type de rémunération.

2. Se rémunérer en dividendes : une alternative au salaire

En tant que fondateur de startup, vous pouvez choisir de vous rémunérer sous forme de dividendes, c’est-à-dire par la distribution des bénéfices réalisés par l’entreprise. Contrairement au salaire, les dividendes ne sont pas des versements réguliers ; ils sont versés de manière ponctuelle, uniquement lorsque l’entreprise génère des profits suffisants.

Voici quelques avantages potentiels à envisager ce mode de rémunération :

• Efficacité fiscale : dans certaines juridictions, les dividendes peuvent bénéficier d’un traitement fiscal plus avantageux que les salaires classiques. Cela permet potentiellement de réduire la charge fiscale globale.
• Souplesse de versement : les dividendes sont versés à la discrétion de la direction ou du conseil d’administration. Cette flexibilité permet d’adapter le calendrier des distributions en fonction des résultats financiers et des besoins en trésorerie de l’entreprise.
• Alignement avec la performance de l’entreprise : se rémunérer via des dividendes revient à lier votre rémunération à la rentabilité réelle de votre startup. Vous ajustez ainsi vos revenus en fonction des performances économiques de l’entreprise.
• À garder en tête : cette option n’est pas toujours adaptée à toutes les startups, ni applicable dans tous les pays, car elle implique des règles fiscales spécifiques, différentes de celles d’un salaire classique.

Par ailleurs, le montant des dividendes que vous pouvez percevoir dépend des bénéfices réellement disponibles et de votre part dans le capital de l’entreprise. Avant de faire ce choix, il est essentiel d’évaluer la santé financière de votre startup et de vérifier qu’elle dispose de bénéfices distribuables suffisants.

3. Se rémunérer en actions : un pari sur la valeur future

Se verser une rémunération en actions signifie, en tant que fondateur, recevoir une part du capital de votre entreprise en guise de compensation. Cette participation peut prendre différentes formes selon la structure et le stade de maturité de votre startup : actions ordinaires, actions préférentielles ou stock-options.

Ce mode de rémunération présente plusieurs avantages clés :

Préserver la trésorerie : se rémunérer en actions permet à l’entreprise de conserver ses liquidités et de les affecter à des priorités stratégiques comme le développement produit ou le marketing. C’est une option particulièrement pertinente aux premiers stades (pré-seed ou seed), quand les ressources financières sont encore limitées.

Alignement d’intérêts : recevoir des actions lie directement votre réussite personnelle à celle de l’entreprise. Vos intérêts financiers sont ainsi alignés sur la croissance à long terme et la rentabilité de la startup.

Rémunération différée avec fort potentiel : la rémunération en equity peut s’avérer très avantageuse si l’entreprise réussit, notamment lors d’événements de liquidité comme une introduction en bourse (IPO) ou une acquisition. C’est souvent à ce moment que les fondateurs réalisent une part importante de leurs gains financiers.

En tant que fondateur, vous recevez un nombre précis d’actions ou d’options, déterminé selon plusieurs critères : votre contribution au projet, votre expérience, la valorisation de l’entreprise et sa structure capitalistique globale.

Pour garantir l’engagement dans la durée, ces attributions sont généralement soumises à un calendrier d’acquisition (vesting). Ce mécanisme définit la période sur laquelle vos droits de propriété s’activent progressivement.

Les plans d’acquisition les plus fréquents s’étalent sur trois à quatre ans, avec une clause de cliff d’un an (aucune action acquise avant le premier anniversaire).

Lorsque votre startup franchit une étape majeure – comme une levée importante, une IPO ou une revente – vous pouvez alors envisager de vendre une partie de vos actions et de matérialiser vos gains. La valeur de ces actions dépendra bien sûr des conditions du marché et du succès global de l’entreprise.

Vous vous demandez comment d'autres entreprises internationales structurent une politique de rémunération équitable et évolutive ? Regardez les extraits de notre webinaire sur la rémunération globale pour découvrir quels modèles fonctionnent le mieux à chaque étape de croissance.

4. Le prélèvement sur bénéfices : la liberté avant tout

Se rémunérer via un owner's draw (ou prélèvement sur bénéfices) signifie, pour un fondateur de startup, retirer des fonds directement sur les bénéfices de l’entreprise pour un usage personnel. Ce mode de rémunération est courant dans les petites entreprises et les startups enregistrées sous forme d’entreprise individuelle, de société de personnes ou de SARL (LLC).

Voici pourquoi ce modèle peut être intéressant dans certains cas :

Rémunération flexible : le prélèvement sur bénéfices permet une grande souplesse. Dans les phases où les revenus sont irréguliers – ce qui est fréquent au démarrage – il vous offre la possibilité d’ajuster votre rémunération en fonction de la santé financière de l’entreprise.

Comptabilité simplifiée : pour les petites structures, mettre en place une paie classique peut être complexe et chronophage. Le prélèvement sur bénéfices permet de s’en affranchir : il n’implique pas de calculs salariaux formels ni de retenues liées à l’impôt sur le revenu, à la sécurité sociale ou à l’assurance maladie.

Avantages fiscaux potentiels : dans certaines structures juridiques comme les entreprises individuelles ou les sociétés de personnes, le owner's draw peut offrir des avantages fiscaux. Contrairement à un salaire soumis aux charges sociales (part employeur et salarié), il peut, dans certains cas, n’être imposé qu’au titre de l’impôt sur le revenu personnel.

À noter : avant de recourir à cette forme de rémunération, vous devez vérifier que votre entreprise dispose de bénéfices ou de réserves suffisantes. Cela implique d’examiner attentivement la situation financière et les résultats accumulés de l’entreprise.

Le retrait doit être correctement enregistré dans la comptabilité de l’entreprise, en tant que réduction des capitaux propres et augmentation des prélèvements ou distributions. Cette rigueur garantit la transparence des états financiers et permet de bien distinguer les revenus personnels des revenus de l’entreprise.

Se rémunérer via un owner’s draw convient généralement mieux aux petites entreprises ou aux startups avec un nombre limité d’associés. À mesure que l’entreprise se développe et accueille de nouveaux investisseurs, collaborateurs ou parties prenantes, d’autres formes de rémunération – comme le salaire ou l’attribution d’actions – deviennent généralement plus appropriées.

5. Le réinvestissement intégral : l'abnégation payante

Se rémunérer en réinvestissant les bénéfices revient à utiliser les revenus générés par l’entreprise pour financer sa croissance et ses opérations, au lieu de percevoir une rémunération personnelle. Les bénéfices sont alors conservés au sein de la société et réinjectés dans différents leviers stratégiques, notamment :

• La recherche et le développement produit
• Les campagnes marketing et acquisition client
• Le recrutement de talents clés
• L’infrastructure technique et opérationnelle
• L’acquisition d'équipements ou de technologies

Il existe de nombreux avantages à réinvestir les bénéfices dans votre entreprise :

Croissance turbo : chaque euro réinvesti alimente directement l'expansion. Votre startup peut distancer la concurrence et saisir des opportunités que d'autres ne peuvent pas financer.

Valorisation renforcée : une croissance soutenue attire les investisseurs et fait grimper la valorisation. Votre sacrifice actuel se transforme potentiellement en gains exponentiels lors de futures levées ou de la sortie.

Résilience accrue : une trésorerie solide vous protège des aléas économiques et vous donne la liberté de prendre des risques calculés.

Bien que le réinvestissement des bénéfices puisse contribuer à la réussite à long terme d’une startup, il est essentiel pour les fondateurs de trouver un équilibre entre les besoins financiers personnels et ceux de l’entreprise.

Réinvestir l’intégralité des bénéfices n’est pas toujours réaliste ni viable, selon la phase de développement ou la situation financière de la société. Si vous choisissez cette approche, il est important d’identifier les domaines où ce réinvestissement pourra réellement générer de la croissance et créer de la valeur. Pour cela, analysez les tendances du marché, les attentes des clients, le positionnement de la concurrence, ainsi que les capacités internes de l’entreprise afin de déterminer les leviers les plus stratégiques à renforcer.

Un suivi régulier des indicateurs clés (KPI), des performances financières et de l’avancement vers les objectifs de croissance vous permettra d’évaluer l’efficacité de votre stratégie de réinvestissement et d’ajuster le cap si nécessaire.

C’est précisément cet équilibre entre croissance et rémunération qui a conduit des entreprises comme Pixis à choisir Deel pour se développer à l’international tout en gérant leur politique d’equity interne et la rémunération des fondateurs. De même, MarqVision a fait appel à Deel pour croître en toute conformité, prouvant que les outils de paie ne servent pas uniquement les équipes salariées : ils sont aussi essentiels pour les fondateurs.

Comprendre les enjeux juridiques et la santé financière de votre entreprise

Avant de définir votre rémunération en tant que fondateur de startup, plusieurs éléments doivent être pris en compte au-delà de vos besoins financiers personnels.

• Références du secteur : quels sont les salaires pratiqués dans votre domaine pour des fondateurs ayant un profil comparable au vôtre ?
• Stade de développement : votre entreprise est-elle encore en phase de lancement avec des ressources limitées, ou commence-t-elle à générer un chiffre d’affaires significatif ?
• Attentes des investisseurs : avez-vous déjà levé des fonds ? Certains investisseurs imposent des lignes directrices concernant la rémunération des fondateurs.
• Valeur sur le marché et expertise : disposez-vous de compétences ou d’une expérience clés, indispensables à la réussite du projet ?
• Fonction occupée dans l’entreprise : êtes-vous à la tête de l’entreprise en tant que CEO, CTO, COO, ou avez-vous un autre rôle opérationnel ?
• Pérennité du projet : pouvez-vous vous verser un salaire raisonnable qui couvre vos besoins sans compromettre la croissance à long terme de votre startup ?

Il est crucial de bien dissocier vos finances personnelles de celles de votre entreprise, et ce, pour trois raisons principales :

• Protection du patrimoine personnel : en tenant des comptes distincts, vous créez une séparation juridique entre vous et votre entreprise. Cela permet de protéger vos biens personnels en cas de dettes, de litiges ou de difficultés financières liées à l’activité.
• Clarté financière : la séparation des comptes facilite la gestion et le suivi de vos flux financiers. Vous disposez d’une vision plus précise des revenus, charges et bénéfices de l’entreprise, ce qui simplifie aussi la comptabilité, la préparation des déclarations fiscales et le respect des obligations légales.
• Image professionnelle renforcée : une gestion financière rigoureuse inspire davantage confiance. Que ce soit auprès d’investisseurs, de partenaires commerciaux, de fournisseurs ou de clients, cette séparation renforce la crédibilité de votre entreprise.

Les implications juridiques liées à la rémunération d’un fondateur varient selon la forme juridique choisie et le cadre législatif du pays d’immatriculation de l’entreprise.

Par exemple, en entreprise individuelle, vous et votre activité formez une seule entité juridique. Vous avez un contrôle total sur la société et percevez l’intégralité des bénéfices, mais vous êtes également personnellement responsable des dettes et obligations professionnelles. Dans ce cadre, vous pouvez généralement vous rémunérer par des prélèvements directs sur les bénéfices.

Dans d’autres structures, comme les sociétés de personnes, les bénéfices et la responsabilité sont partagés entre les associés. Quant aux SAS ou SARL, les règles diffèrent encore : la rémunération du dirigeant peut y prendre la forme de salaires ou de dividendes, avec des conséquences sociales et fiscales spécifiques.

Chaque statut implique également des obligations administratives propres : formalités d’immatriculation, licences éventuelles, déclarations annuelles… Les sociétés de capitaux, comme les SAS ou SA, sont en général plus encadrées que les formes plus légères.

Combien vous verser concrètement ?

Comme mentionné plus haut, de nombreux facteurs peuvent influencer votre décision : que votre startup soit en phase pré-Series A ou qu’elle génère déjà des revenus, ou encore si vous avez toujours un emploi salarié ou d’autres sources de revenus.

Les dernières données indiquent que le salaire moyen mondial des fondateurs de startup s’élève à 161 000 $ par an.

Selon une étude de Pilot, les fondateurs soutenus par du capital-risque perçoivent généralement un salaire plus élevé que ceux qui n’ont pas encore levé de fonds d’amorçage.

La grande majorité des fondateurs de startups qui perçoivent un salaire annuel compris entre 100 000 et 200 000 $ sont soutenus par des investisseurs en capital-risque. Sans surprise, les rémunérations les plus élevées se concentrent dans des écosystèmes majeurs comme la Silicon Valley ou New York, où la compétition pour les talents est particulièrement forte.

Les montants évoluent généralement au fil des levées de fonds. D’après Kruze Consulting, un fondateur en phase seed touche en moyenne 130 000 $ par an, tandis que ce chiffre grimpe à environ 250 000 $ pour une startup en Series B. À noter : dans les premiers stades, les CTO tendent à gagner davantage que les CEO. Mais cette tendance s’inverse souvent après les premières levées significatives, lorsque le rôle de CEO devient plus stratégique et visible.

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